vendredi 30 septembre 2011

Moby Dick, Herman Melville


L’histoire est connue de tous: le capitaine Achab part à la poursuite de Moby Dick, la baleine blanche invincible, contre laquelle il nourrit une rancoeur tenace (celle-ci lui a arraché la jambe des années plus tôt).

Moby Dick est un roman d’aventure d'un autre temps. Empreint de la grande tradition romanesque, ce récit fourmille de descriptions, de portraits physiques et psychologiques denses.

Cette oeuvre est ambivalente: en effet, s’il croule souvent sous le poids descriptif et patauge considérablement dans les longueurs, le lecteur est toujours sauvé par des pépites, des phrases ou paragraphes en or qui le transpercent au moment le plus inattendu.

Dire que c’est une oeuvre pour un jeune public ne lui rend pas justice: c’est au contraire une oeuvre qui aspire à la maturité de la part de son lecteur, pour laquelle on doit prendre son temps, à laquelle on doit s’accrocher... Pas facile en somme, elle se mérite.

C’est un livre d’aventure réaliste:  on est bien loin du rythme hollywoodien, “1h40 et c’est bouclé”. Les longueurs donnent de la profondeur au champ, les personnages sont complexes, éprouvés, baleine comprise.

“Le reste du corps était tellement strié, tacheté, marbré d’une même couleur de suaire qu’il y avait gagné son nom particulier de Baleine Blanche, nom qui de plus se trouvait justifié par son aspect éclatant quand, à l’heure de midi, il apparaissait, glissant à travers une mer bleu foncé, laissant un sillage d’écume crémeuse, une sorte de voie lactée toute pailleté de scintillements d’or.”

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