lundi 17 octobre 2011

Dickens, barbe à papa, Philippe Delerm

Petit recueil, non pas tout à fait de nouvelles, mais de petits bonheurs. Dans la lignée de "La première gorgée de bière", Philippe Delerm dresse l'inventaire non exhaustif des petits plaisirs du quotidien: le chocolat Milka, une phrase de Nicolas Bouvier, une expression de grand-mère, une barbe à papa...et une façon très juste de s'arrêter sur qui ce nous touchera à coup sûr.

C'est un petit livre à lire avant de se coucher, dans son bain, entre deux autres, comme une virgule bienheureuse, ou une trêve. Il allie réconfort & poétique du quotidien.

samedi 15 octobre 2011

Vie de Michel-Ange, Giorgio Vasari

Cette biographie, écrite au XVIe siècle par GiorgioVasari, contemporain & proche de Michel-Ange, propose des descriptions & explications de l'élaboration des oeuvres, et met en lumière le contexte social.

Les commandes, souvent par les Papes-mécènes, sont accompagnées d'un nombre conséquent de requêtes esthétiques & soumises à des délais. Ce contexte de création laisse entrevoir la pression mise sur les artistes, propre à favoriser la concurrence & la compétiton.

Le changement régulier de Pape favorise ces pressions, mais également les rivalités entre Rome & Florence, en compétition pour être la capitale de l'Art & de la Beauté. Michel-Ange est tiraillé tout le long de sa vie entre son obédience pour le Pape en fonction et son attachement profond à Florence, et à la Maison des Médécis.

La fin de la Vie est un très bel éloge de la personne & de l'artiste qu'était Michel-Ange; suivie d'une amusante retanscription de "bons mots" de l'artiste, apparement doté d'un solide sens de l'humour au second degrés exacerbé, maniant une raillerie flegmatique très drôle. L'ouvrage se conclut enfin sur les funérailles & les hommages rendus, autant par ses pairs, que par le public.

"Michel-Ange répondit que tout cela n'était rien; car si la vie vous plait, la mort sortant de la main du même créateur ne devrait pas vous déplaire"


Vie de Michel-Ange, Extrait des Vies des Artistes de Giorgio Vasari, Cahiers Rouges, Edition Grasset.

mercredi 12 octobre 2011

Le dernier stade de la soif, Frederick Exley

Vous êtes-vous déjà demandé: que se passe-t-il dans la tête d'un fou? d'un alcoolique? d'un marginal? En quoi est-il différent d'une personne saine d'esprit, intégrée dans la société?

Frederick Exley est (selon sa propre description) fou, aloolique & marginal, et sa réponse est claire: nous ne sommes pas différents.
Il ne se ment pas à lui-même, il a conscience de ses travers, les accepte, s'y adonne, et surtout, vit avec. Il n'en a pas peur, il en jouit. Sa folie fait partie de sa propre normalité.

Nous sommes nous-même notre propre point de repère pour juger de ce qui est "normal" ou "anormal", pour juger de la folie ou de la raison de quelqu'un: un être est-il normal parce qu'il nous ressemble?

Et dans un certain sens, Freferick Exley est bien plus sain d'esprit que bien des gens se pensant normaux: il assume ce qu'il est, ça ne le rend certes pas plus heureux, mais il se connait lui-même et s'accepte. Il ne se cache pas derriere de fausses valeurs, ni derrière de bonnes moeurs factices.

Ce livre s'inscrit dans la tradition du roman et de la nouvelle typiquement nord américaine moderne, de part son sujet, son écriture & par sa volonté de provocation.

Cependant, il n'en est pas moins parfois emprunt de poésie. On notera, par exemple, l'importance de l'automne comme point de repère dans le temps. Seul l'automne est réellement signalé & décrit, les autres saisons passent sans que l'on s'en rende compte. Les multiples occurences à l'automne, plusieurs fois reprises par des oranges, des jaunes, des rouges, des verts flamboyants, réchauffent cette autobiographie arrangée de toutes ses beautés.


Le dernier stade de la soif, Frederick Exley, éditon Monsieur Toussaint Louverture.

dimanche 9 octobre 2011

“Faut-il manger les animaux” Jonathan Safran Foer

On a déjà beaucoup parlé de ce livre, dans la presse, sur le web, et je suppose à la télé également. Je ne vous ferai donc pas de critique (des meilleures sont en ligne ici et ), je me contenterai de faire part de mon sentiment.

A vrai dire, je ne me suis jamais posée à la question du végétarisme. Bien qu’ayant quelques amis qui sont, ou ont été végé, le dilemme de l’être moi-même ne m’a jamais effleuré. En revanche, depuis quelques années, je porte de plus en plus d’attention à ce que je mets dans mon assiette. C’est en particulier après avoir vu un reportage de Yann Arthus Bertrand il y a trois ans que j’ai commencé à devenir exigeante, mais seulement avec la viande et les oeufs.

Grâce à ce livre, mon approche est plus globale: j’essaie, autant que faire se peut, de manger bio, de choisir des produits écologiques, des viandes et volailles élevées en plein air, et surtout, de fermer les yeux sur les prix... parce que manger bio, équilibré, et essayer d’être le plus écologique possible, c’est couteux et parfois fastidieux.

Mais pour une fois “l’effet de mode” se met au service d’une vraie cause: de plus en plus de marques proposent des produits bio et les supermarchés, jamais en retard d’une tendance, proposent une gamme de plus en plus élargie: Carrefour, Monoprix et même Dia.

En espérant que cette mode là continue!!